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La Messe du Roi Soleil était sans nul doute l'un des rites privilégiés pour le rayonnement de la gloire du souverain, tant par son faste et sa beauté, que par son aspect cérémonial, qui immobilise le temps, figeant l'image éternelle de la puissance royale. Les plus grands compositeurs du royaume se sont illustrés pour faire de l'Office Divin un véritable concert céleste. La cloche retentit, fifres et tambours annoncent l'entrée du roi à la tribune, l'orgue éclate, les Grands Motets de Lully et Delalande s'exaltent sous les voutes ornées, les petits motets délicats et intérieurs de Couperin s'invitent avec grâce dans les alcôves de la Chapelle Royale...

Ghiselin Danckerts fut un compositeur néerlandais, chanteur et théoricien de la musique de la Renaissance. Comme la plupart de ses contemporains des Pays-Bas; il a probablement reçu ses premiers enseignements dans son pays natal, puis se dirigea vers l'Italie à l'âge adulte. Il fut retenu comme chanteur à la Chapelle papale en mars 1538 et y exerça cette activité jusqu'en 1565. Peu d'oeuvres de Danckerts ont survécu. La Missa de Beata Virgine, présente sur cet album, fut découverte récemment. C'est une messe polyphonique comportant des éléments d'improvisation, ce qui était coutumier en ce qui concerne la majorité du répertoire grégorien à cette époque à Rome. Le plain chant est retrouvé, mélodie grégorienne sur laquelle viennent se greffer les autres voies qui chantent la même mélodie. Il en résulte une structure pyramidale au sein de laquelle les sopranos et les ténors peuvent improviser librement.

Owen Rees dirige Contrapunctus, son ensemble de musique ancienne, aux côtés du Chour du Queen's College à Oxford, dans le chef-d'ouvre de John Taverner, la Missa gloria tibi trinitas. Ouvrage virtuose, il occupe une place de choix dans les recueils d'ouvrages de Forrest-Heyther (à la Bodleian Library d'Oxford), il a été étudié de diverses manières et a pour origine le Cardinal College ou la Chapel Royal, la chapelle du palais du cardinal Thomas Wolsey à Hampton Court. L'ouvre est accompagnée d'autres ouvres chorales sacrées de Taverner, y compris son Ave Maria composé pour le Cardinal College de Wolsey, à Oxford, et l'une de ses ouvres les plus copiées, Gaude plurimum - une ouvre dramatique où Taverner exploite le pouvoir de ses forces pour évoquer le Christ déchirant l'enfer et brisant "les pouvoirs sanglants du prince de la mort éternelle".

Enfant des froides contrées du Nord, le jeune compositeur russe présente ici son premier enregistrement. Un album à l'image de la Sibérie qui l'a vu naître, et dont la rudesse des paysages ne sacrifie rien à la beauté de ses horizons : bien au contraire, si l'on retrouve dans la musique de Kokourov les froids éclats des reliefs magnifiques et isolés, y transparaît également le mystère des ombres fantastiques que ceux-ci projettent. A la densité d'un orchestre épique (Voices of Siberia) répond ainsi la transparence du piano (Whirlwind), portant avec lui les mythes fascinants du folklore slave et de ses figures puissantes et surnaturelles (Flamming sun). Bercé tant par le métal que par la musique classique, nourri des œuvres de Prokofiev et Rachmaninoff, mais aussi des groupes Pantera, Satyricon, Dragon Force, ou encore de Jason Becker, auquel il rend hommage avec un arrangement orchestral inédit de Air, Konstantin Kokourov dépeint avec une grande palette de couleurs un univers étonnant. Pièce après pièce, de surprise en surprise, il construit des ponts entre deux mondes qui n'ont jamais semblé aussi proches.

L'Orchestra of the Americas sous la direction de Carlos Miguel Prieto est rejoint par Federico Osorio qui apporte sa superbe musicalité, sa puissante technique et sa grande passion à ce programme célébrant Manuel de Falla. Le Concerto pour piano Nights in the gardens of Spain est une série d'impressions symphoniques qui évoquent les sons et parfums séduisants d'un soir d'été.